Maurice-Yvan Sicard : "Saint-Paulien"

Maurice Yvan-Sicard est né le 21 avril 1910 au Puy-en-Velay dans la Haute-Loire. Sa famille est d'origine paysanne à tradition militaire (sa mère était enseignante et son père, capitaine dans un régiment d'infanterie, est mort au champ d'honneur pendant la guerre 1914-1918).

Pupille de la Nation M.-Y. Sicard arrive à Paris à l'âge de 10 ans et fait ses études au lycée Condorcet. Professeur de Français pendant une courte période il collabore au magazine Voilà et au quotidien Le petit journal.

Il fonde en 1932 Le Huron, hebdomadaire "de Gauche" (dont nous possédons quelques exemplaires à l'Institut). Il en est le rédacteur en chef et Paul Langlois le directeur. Il est aussi le rédacteur en chef des hebdomadaires Germinal et Spectateur.

La même année en 1932 il est l'objet de poursuite judiciaire par l'Académie Goncourt (il avait en effet reproduit les propos de Lucien Descaves "cette académie est une foire, tout y est à vendre").

N'ayant jamais été membre d'aucun mouvement politique, il adhère au Parti Populaire Français de Jacques Doriot dès sa fondation en 1936. Il devient rédacteur en chef de l'organe des jeunes doriotistes Jeunesse de France, chef des informations du quotidien La Liberté en 1937, puis rédacteur en chef de l'organe central du P.P.F. L'Émancipation Nationale qui parut de 1940 à 1944. Enfin, il entre au bureau du P.P.F en 1938.

Mobilisé en 1939, il fait la guerre jusqu'à l'armistice dans le 46e régiment d'infanterie bien qu'il luttât pour la paix et qu'il fût partisan, depuis 1931, de la réconciliation Franco-Allemande. Il est blessé devant Gien en juin 1940.

Secrétaire à la presse et à la propagande du P.P.F, membre du Directoire (que Doriot avait mis en place avant de partir avec la L.V.F sur le front de l'Est), il devient, pour finir, adjoint politique de son chef à la présidence du Comité de libération anti-bolchévique, créé par Doriot en Allemagne au début de 1945.

Sicard a été appelé au sein du comité central de rassemblement du Maréchal Pétain.

Réfugié en Espagne fin 1946, il fut condamné par la Cour de justice de la Seine par contumace aux travaux forcés à perpétuité. Il renonce à toutes activités politiques et prend le pseudonyme littéraire de "Saint-Paulien" en 1950 en souvenir de son Velay natal. Il entame alors une brillante carrière d'historien de l'art (Velasquez, Goya, Wateau) et de romancier en déclarant son intention - visible aux yeux de ceux qui ont suivi le développement de son œuvre avec quelque attention - "d'écrire la comédie de notre temps ; c'est, et ce sera, une "comédie à machine", car notre temps est celui des machines et de la lutte d'une aristocratie humaine contre les machines" (prologue de La main de gloire).

Ses principaux romans sont Les Défenseurs, Le Courrier de Lutèce, La Sonate impossible, Le Lion lilas,...).

Également historien, il publie en 1964 un énorme pavé de 600 pages, une Histoire de la collaboration vue du P.P.F, qui accorde une place importante à ses propres souvenirs.

Il consacre enfin divers ouvrages à l'Espagne ce qui fit dire de lui que "depuis Mérimée, Saint Paulien est de tous les écrivains européens celui qui s'est mêlé le plus intimement et le plus totalement à la vie espagnole. C'est celui qui a le mieux compris cette vie, peut-être parce qu'il l'a d'abord partagée dans des circonstances qui ne lui permettaient pas de savoir s'il mangerait le lendemain ".

Passionné du ballon ovale il fut pendant quatre années entraîneur et directeur technique de la section de rugby de l'Atlético de Madrid.

Depuis 1945 il n'avait adhéré à aucun mouvement politique (sans pour autant renier ni répudier ses convictions).

En 1957, après treize années d'exil, il se livre à la justice française et fait l'objet d'une grâce amnistiante.

En 1983 de retour en France il s'installe en Charentes à Angoulème.

Maurice-Yvan Sicard est décédé le 10 décembre dernier à l'âge 90 ans.

Cinq de ses ouvrages ont été couronnés par l'académie Française.

DISPONIBLE A L'INSTITUT

Ouvrages de M.-Y. Sicard

- Mémoires de Jo la terreur.
N.E.L, 1934.

- Celui qui aime écrit sur les murs.
Nignolet Storz 1935.

- Vive la France.
Ed. de France, 1943.

- Doriot ou la guerre du rif.
Études et documents, 1943.

- La Commune de Paris contre le communisme.
Préface de Pierre Dutilleul, illustré par Ralph Soupault.
Études et documents, 1er trimestre 1944.

Sous le pseudonyme de Saint-Paulien

- Les Maudits n°2.
Le rameau Vert. "Les rescapés de la bataille de Berlin" 1958.

- J'ai vu vivre l'Espagne.
Fayard 1958.

- Les lions morts.
Plon, 1958.

- Le courrier de Lutèce.
Fayard, 1959.

- Saint Vincent Borgia l'expiateur.
Fayard, 1959.

- Les défenseurs.
Fayard, 1960.

- Velasquez et son temps.
Fayard, 1961.

- L'Espagne que j'aime.
(collectif).
Presenté par Joseph Peyré, légendé par Marc Bernard et raconté par Saint Paulien, Ed. Sun 1961.

- Histoire de la collaboration.
L'esprit nouveau, 1964.

- Goya, son temps, ses personnages.
Plon, 1965.

- La contre révolution Africaine.
Ed. France Empire, 1967.

- Histoire de la corrida.
Fayard, 1968.

- Le Lion Lilas.
Mercure de France, 1974.

- La guerre inconnue
par Otto Skorzény, version française par Saint Paulien,
Albin-Michel, 1975.

- Napoléon Balzac ou l'empire de la comédie humaine
(préface d'A. Lanoux de l'Académie Goncourt), Albin Michel, 1979.

- Robespierre ou les dangers de la vertu.
La table Ronde, 1984.

En espagnol :

- Saint Paulien : Adolf Hitler "mémorie d'Oltre Tomba".

En italien :

Saint Paulien : Adolf Hitler "Porque perdi la guerra".

Ajoutons également divers articles parus dans la presse nationale (Rivarol, Écrits de Paris, Lectures Françaises, Europe Action,…) un entretien vidéo ainsi que de nombreuses archives sur le P.P.F